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7 mai 2019

SERVICE NATIONAL UNIVERSEL 2

Le Service national universel au pas « cadencé »

 Le 13 juin 2019 les 3 000 premiers appelés du Service national universel seront présents dans 13 établissements scolaires de France pour accomplir la « phase de cohésion » du SNU : réveil à 6 h 30, lever des couleurs, chant de la Marseillaise… Malgré l’énorme propagande déployée par le secrétaire de l’Éducation nationale Gabriel Attal, avec l’appui des radios, télévisions, journaux nationaux et régionaux, pour nier le caractère militariste du SNU et attirer les jeunes mineurs avec des promesses de promotion, il suffit de lire la presse pour comprendre les objectifs réels de ce recrutement.

 

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La propagande militariste

Depuis les attentats de 2015 en France, le matraquage gouvernemental et médiatique sur la nécessité de combattre le « terrorisme » et de s’engager pour protéger son pays, s’est amplifié jusqu’à inventer une nouvelle forme d’engagement : le Service national universel.

Le journal Paris-Match publie un sondage en avril 2019 : 74 % des Français sont favorables à l’instauration du SNU, seuls 10 % de ceux-ci se disent « tout à fait opposés ». L’association Union pacifiste, constituée de membres qui se sont déjà opposés au service militaire et qui dénoncent la militarisation de jeunes mineurs, se range parmi les opposants.

Après la suspension du service militaire en 1996, l’armée a organisé une nouvelle forme de contrôle et de contrainte pour les jeunes avec « la journée d’appel et de solidarité » obligatoire. L’armée précise : « Cette journée doit être accomplie après le recensement militaire (ou "recensement citoyen") par les filles et les garçons, entre le 16e et le 25e anniversaire. Pendant cette journée, vous recevez des enseignements sur les enjeux et objectifs généraux de la défense nationale et des différentes formes d'engagement… Après le recensement et aussi longtemps que vous n'avez pas 25 ans, vous êtes tenus d'informer votre centre du service national de tout changement de domicile, de situation familiale ou de situation professionnelle vous concernant… Avant l'âge de 25 ans, pour pouvoir vous inscrire aux concours et examens soumis au contrôle de l'autorité publique (permis de conduire, BEP, baccalauréat...), vous devez attester de votre participation à la JDC. »

Un jeune appelé, convoqué au Camp des loges de Saint-Germain-en-Laye, raconte : « Des militaires qui se sont engagés très jeunes dans l’armée nous ont raconté leur vie. Ils nous ont fait l’éloge des carrières militaires et des avantages de la profession. Ils nous ont montré des vidéos d’attaques terroristes et ont fait circuler un fusil FAMAS parmi les élèves… Je me suis ennuyé ! »

En jouant sur les peurs, sur la menace d’ennemis réels ou imaginaires et la naïveté des jeunes, l’armée cherche à recruter. La journée d’Appel ne suffisant plus pour les y fourvoyer, le gouvernement décide de créer le SNU. Il a été conçu par une commission présidée par un général. Les premiers témoignages des candidats, recueillis dans la presse en avril 2019 prouvent qu’il intéresse surtout les jeunes séduits par une carrière militaire.

La Montagne : « Marty fait partie des premiers volontaires du Puy-de-Dôme. Il a 15 ans et est en seconde, au lycée général de Chamalières. À la fin de ses études, il aimerait intégrer l'armée de terre. Le SNU c'est donc pour lui l'occasion d'avoir un avant-goût de l'armée. »

L’Alsace : « Parmi le personnel d’encadrement figureront (entre autres) des militaires : "Pour le moment, je ne sais pas encore ce que je veux faire plus tard (Manon, 16 ans, originaire d’un petit village de Haute-Saône). Mais peut-être que les métiers de l’armée m’intéresseront…", imagine l’adolescente. »

L’Étudiant : Après avoir revêtu son uniforme Alexis déclare : « On retrouve bien l’esprit militaire, c’est assez représentatif. » Pour Sarah, cet uniforme a une grande valeur à ses yeux : « Depuis toute petite, je veux devenir gendarme. Je comptais faire mon service militaire à 18 ans. Finalement, je commence à 16 ans par le SNU. C’est mon tout premier uniforme, j’en suis fière. »

La Croix : « Maël …, (16 ans) l’un des premiers participants au service national universel envisage de passer le concours de pompier militaire à Marseille quand il sera majeur. Si je n’y parviens pas, je pense me rediriger vers l’armée ou la police ”, affirme-t-il, sans hésiter ».

Les jeunes volontaires à la première phase du SNU ont bien compris l’objectif de ce dispositif.

 

L’armée à l’école

Depuis plusieurs dizaines d’années l’armée s’est imposée dans les écoles françaises. Notre ami Cabu avait offert à l’Union pacifiste de beaux dessins sur ce sujet.

En 2015, sous le titre « De la maternelle au baccalauréat, l’éducation à la défense » le ministère de l’Éducation nationale présente ses objectifs : « La culture de défense et de sécurité nationale est inscrite dans le socle commun de connaissances et de compétences que les élèves doivent acquérir pendant leur scolarité à l'école, au collège et au lycée… L’enseignement de la défense et la sécurité nationale s'articule autour de plusieurs questions transversales : la défense militaire, la défense globale, les risques et menaces nouveaux, les progrès de la défense européenne, la sécurité nationale. »

Des « Ateliers défense » sont organisés dans plusieurs établissements de l’Éducation nationale. En avril 2018, par exemple, dans l’académie de Lille, les métiers de la défense sont présentés aux collégiens et aux lycéens. Le journal local rapporte : « L’objectif de cette journée est de sensibiliser les collégiens et les lycéens, les enseignants et les chefs d'établissement à l'esprit de défense et aux différents métiers qui y sont associés, au lien armées-Nation et aux principes de défense et de citoyenneté. » Un professeur précise : « Les élèves ont par exemple fait une immersion dans une caserne. Cela permet de les faire réfléchir en tant que citoyen et de consolider les relations entre l'armée et l'Éducation Nationale. »

L’instauration du Service national universel renforce donc cette militarisation des jeunes élèves comme en témoignent dans les média les premiers candidats au SNU.

La Montagnerapporte les propos de Sarah, en seconde au lycée Jean-Favard de Guéret. « Moi je veux rentrer dans la gendarmerie, alors je suis contente de faire partie des premiers à suivre le SNU. »

« Mon projet, c’est l’armée de terre, explique Marty. J’ai été mis au courant du SNU par un mail envoyé par l’armée. J’ai tout de suite voulu y participer. »

Europe 1 : « Plusieurs jeunes filles ont également réclamé une formation préalable de self-défense… En une demi-heure, les adolescents sont presque devenus des guerriers.

Le choix des 13 établissements scolaires qui accueilleront les premiers appelés ne s’est pas fait au hasard. Ils sont presque tous situés à proximité de centres militaires. À Bourges, la ville qui concentre une grande quantité de fabricants d’armes, les jeunes logés au lycée Alain Fournier, pourront, « faire un service en uniforme » comme le rapporte le journal Le Berry : « L'armée sera partie prenantedans la formation des encadrants (titulaires du Bafa, éducateurs spécialisés...), elle participera également à l'encadrement et à plusieurs modules pédagogiques. »

ÀVesoul, le journal local se félicite de l’arrivée du SNU au lycée Belin : « La Haute-Saône réunit plusieurs acteurs essentiels pour la mise en place de ce SNU, et compte parmi ses atouts, la présence d’une base aérienne sur son territoire, à Luxeuil-les-Bains. Nous avons eu une culture du service militaire à l’époque, et même si le SNU n’est pas un service militaire, cette culture fait que nos encadrants sont capables d’accompagner cette préfiguration. »

Enfin à Évreux, les appelés du lycée Aristide Briand, pourront bénéficier  de l’intervention de Sébastien Lecornu, ancien président du Département de l’Eure devenu ministre, qui veut « mettre en place ici quelques modules originaux que l’on ne trouvera pas ailleurs : autour de l’armée, par exemple, avec la base aérienne 105. » Gabriel Attal précise : « les jeunes pourront par exemple travailler sur les avions de chasse, le mur du son, à travers les mathématiques, la physique-chimie et la technologie… Cette option montre que des liens existent déjà entre l’armée et l’Éducation nationale. C’est une dynamique à poursuivre avec le SNU ».

De 3 000 volontaires cette année, le secrétaire d’État compte passer à 40 000 en 2020, et à 400 000 jeunes de la classe d’âge quand le SNU sera obligatoire.

 

L’appel de l’Union pacifiste

Les membres de l’Union pacifiste, qui ont toujours dénoncé les méfaits de l’esprit militariste et qui veulent protéger les jeunes filles et garçons mineurs contre les dangers de l’utilisation de la violence et des armes, s’opposent à la mise en place du SNU.

Dans une période où de graves tensions secouent les populations du monde il est préférable de s’occuper d’une éducation à la paix plutôt que d’une formation à la guerre.

Déjà plusieurs mouvements de jeunesse se sont prononcés contre le SNU. Des syndicats comme Solidaires et l’Union nationale lycéenne, des partis politiques, des courants philosophiques comme La libre pensée, ont déjà déclaré leur opposition au SNU.

L’Union pacifiste aimerait que des associations, des syndicats et des personnalités de l’enseignement et de la culture s’engagent pour faire annuler cette disposition du gouvernement français.

Des exemples doivent nous faire réfléchir : les « réserves militaires juniors » mises en place aux États-Unis après les attentats de 2011, ont permis des entraînements guerriers d’adolescents et des tueries à répétition dans les établissements scolaires.

Au BrésilJair Bolsonaro a promis d'implanter un collège militaire dans chacune des 26 capitales d'État, mais aussi de multiplier les écoles gérées par la police militaire dans tout le pays. »

Même s’il est mal venu de comparer la France d’aujourd’hui à ces deux États autoritaires, il est prudent dans un pays qui a démontré son goût pour les armes et les guerres de ne pas favoriser cette tendance dans la jeunesse.

L’histoire nous rappelle que la préparation à la guerre dans une période troublée conduit souvent à des catastrophes « universelles » !

Nous disons donc : NON à l’endoctrinement des jeunes, NON au SNU !

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