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16 novembre 2021

SNU 2022, ON REMPILE !

SNU 2022 : On rempile !

 

2022 sera une année exceptionnelle : le Service National Universel doit «  monter en puissance » en vue de sa prochaine généralisation. Ce sont 50 000 jeunes filles et jeunes garçons qui seront recrutés pour effectuer leur « séjour de cohésion ». Les inscriptions sont ouvertes depuis le 8 novembre 2021.

Compiègne 2

 Sarah El Haïry sur tous les fronts

Le 12 novembre 2021, le Courrier picard nous apprend que la ministre de la Jeunesse s’est rendue à Compiègne (ville symbole de la « capitulation » de 1940 !) pour annoncer fièrement le lancement des inscriptions au SNU. Son ambition reste intacte malgré l’échec de l’année 2021, au cours de laquelle le gouvernement espérait enrôler 25 000 jeunes mais n’a réussi à convaincre que 14 650 adolescents.

Pour arriver à franchir cette nouvelle étape, 50 000 recrues, vers une généralisation qui touchera en 2024 toute une classe d’âge, soit 700 000 jeunes, le budget pour 2022 a été doublé et « 80  personnes supplémentaires pour renforcer les services qui portent le SNU au niveau départemental. » ont été recrutés déclare Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la jeunesse et de l’engagement, dans un entretien au Journal du Dimanche

Le 25 octobre 2021, le ministère de l’Éducation nationale, dans ses instructions aux préfets et aux recteurs d’académie, précise la « Mise en œuvre du Service national universel en 2022 ».

Les trois sessions du séjour de cohésion se dérouleront de la façon suivante :

Du 13 au 25 février 2022

Du 12 au 24 juin 2022

Du 3 au 15 juillet 2022.

Des séjours seront donc organisés sur le temps scolaire. « Il s’agit en effet de préfigurer la montée en charge du SNU qui a vocation, à terme, à concerner l’ensemble d’une classe d’âge (700 000 jeunes) et de souligner son articulation avec la scolarité. ». Et peut-être que bientôt l’embrigadement des élèves fera partie intégrale des programmes scolaires !

Vannes 1

 

L’Armée profite des Missions d’intérêt général pour recruter

Les 14 650 jeunes qui ont fait leur « séjour de cohésion » en 2021 doivent trouver une structure agréée prête à les accueillir pour effectuer leur « mission d’intérêt général ». Cette mission leur permet de valider leur SNU. L’armée, la police et surtout la gendarmerie leur ont ouvert en grand leurs portes.

De nombreuses associations des « Cadets de la gendarmerie » ont été spécialement créées pour recevoir des filles et des garçons à la recherche de places. Les demandes dépasseraient même les possibilités d’accueil. 

« Le Service national universel en gendarmerie fait un carton » titre le journal l’Ardennais du 6 novembre 2021. « L’engouement pour l’institution a été total. Le SNU a déjà suscité des vocations dans ce département pilote du dispositif en 2019 » ajoute le journaliste.

À Montauban 10 jeunes se sont formés aux métiers de la gendarmerie. « On a dû refuser la moitié des candidats faute de moyens » regrette le major Michel Chenu. « Nous manquons de mécènes, si cette session a lieu c’est grâce à l’association de la médaille militaire ».

 

Pau

À Pau, dans le Béarn, quand les cadets de la gendarmerie font leur rentrée, le journaliste de France 3 Nouvelle Aquitaine précise : « Au programme, entre autres exercices : le maniement des armes à feu. Encadrés par des gendarmes professionnels, les jeunes volontaires utilisent des pistolets à balles en plastique. Ces armes non-létales permettent de ressentir les effets d'un vrai tir sur cible. Manier une arme lorsqu'on est encore mineur n'est pas un acte anodin. C'est une étape essentielle pour se responsabiliser et prendre confiance en soi, explique Éric Rottier, président des cadets de la Gendarmerie des Pyrénées-Atlantiques. La formation leur permet ainsi de découvrir le métier de gendarme et de faire naître, pourquoi pas, des vocations. »

Pau 3

Le recrutement dans les corps en uniforme est facilité par le profil des jeunes volontaires candidats au SNU. Dans son bilan de l’édition 2021 l’INJEP (Institut national de la jeunesse et de l’éducation nationale) note que 10 % des participants «  ont un parent dans l’armée, la gendarmerie ou chez les pompiers », alors que cette proportion est de 1 % chez les adolescents. On apprend aussi que les modules qui ont intéressé les jeunes sont pour 64 % d'entre eux la défense nationale, contre seulement 6 % pour la transition écologique. Parmi les domaines qui attirent le plus ces volontaires, l’armée arrive en tête avec 53 %, la police et la gendarmerie suivent avec 43 %.

Par contre, pour les « non-volontaires », ces jeunes qui ont été incités à s’enrôler dans le SNU par leur famille ou leurs enseignants « 19 % se disent insatisfaits de leur expérience SNU » et 38 % pensent « qu’un SNU obligatoire ne serait pas utile à la société. » 

 

Le Collectif NON au SNU riposte

IMG_5177

Le 10 novembre 2021, le Collectif NON au SNU a organisé une réunion publique dans la salle Eugène Varlin à la Bourse du travail de Paris. Une cinquantaine de personnes ont écouté les interventions d’Émilie Monsillon (Libre pensée) sur les droits de la jeunesse, Christian Mahieux (Syndicat Solidaires) sur les droits des travailleuses et des travailleurs, Alice Privey (Stop Fuelling War) et Marlène Tuininga (4ACG) sur la militarisation. Les échanges avec d’autres opposants au SNU ont été très positifs et  proposent une conduite à suivre dans la campagne pour l’abolition du Service national universel. 

Il est envisagé :

- D'informer et de sensibiliser davantage les jeunes et leurs parents aux risques d’embrigadement des enfants. 

- De faire partager la position du Collectif à d’autres organisations qui pourraient nous rejoindre. 

- De recueillir des témoignages directs de participants ou d’encadrants du SNU, dont certains n’ont toujours pas été payés plus de 4 mois après la fin de leur service. Un syndicat va porter l’affaire devant les Prud’hommes.

- De faire connaître les actions d’autres collectifs très actifs comme ceux de Nancy, Nantes, Limoges, Chambéry…

- D'intervenir dans les réunions électorales pour informer le public sur l’opposition au SNU.

- D'utiliser la banderole NON AU SERVICE NATIONAL UNIVERSEL dans les rassemblements et les manifestations de jeunes.

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Nota Bene

Un devoir de mémoire sélectif

Compiègne 3

La ville de Compiègne n'a pas été choisie au hasard par la secrétaire d’État Sarah El Haïry  quand elle s’est rendue le 12 novembre 2021 à cité scolaire Mireille-Grenet, pour relancer le SNU. En effet, la veille, le 11 Novembre, le ministre Blanquer était aussi à Compiègne, pour  commémorer l’armistice de 1918. On peut lire dans Le Parisien : « Sur le parcours très solennel que Jean-Michel Blanquer a emprunté jeudi dernier pour se rendre à la Clairière de l’Armistice, se trouvaient, parmi les nombreux écoliers, deux adolescents arborant un uniforme avec trois lettres : SNU, pour service national universel. Le ministre de l’Éducation nationale a alors fait un détour pour les féliciter de « leur engagement citoyen et républicain ».

Alors que lacérémonie mettait à l’honneur cette année la gendarmerie et ses « héros du quotidien »,il appelait la jeunesse au devoir de mémoire dans ce lieu symbolique où est gravé la phrase suivante sur une dalle : "Ici, succomba le criminel orgueil de l'empire allemand vaincu par les peuples libres qu'il prétendait asservir".

Mais il faut rappeler aussi, qu’après la défaite de l’armée française en 1940, Hitler s'est vengé en exigeant que l’armistice soit signée au même endroit et dans le même wagon que l’armistice de 1918. L’humiliation et la capitulation de l’armée française est une « mémoire » que les politiques préfèrent oublier !

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