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10 mars 2020

SERVICE NATIONAL UNIVERSEL 6

SNU, ça bouge !

 Alors que la propagande du gouvernement s'intensifie pour recruter 30 000 jeunes mineurs en 2020, le Collectif NON au SNU et des groupes anti-SNU agissent à Lyon, Nancy, Nantes, Bordeaux, Beauvais, Saint-Brieuc et ailleurs.

 

autoc Non au Snu 44-1

La propagande du gouvernement en action

Après le lancement de la campagne de recrutement le 3 février 2020 à l'école militaire polytechnique de Palaiseau, en présence de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées, tous les moyens sont mis en œuvre pour attirer les jeunes dans les filets du SNU.

Le très officiel document de l'INJEP (Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire), publié en février 2020, sous le titre " Évaluation de la phase de préfiguration du Service national universel " donne des détails intéressants sur le déroulement de la première phase de cohésion de juin 2019.

On apprend que le recrutement des " cadres de compagnie " s'est effectué dans la précipitation et qu'il a fallu faire appel au soutien du délégué militaire départemental pour que le stage soit prêt à la date imposée. " Les cadres sont ainsi majoritairement issus des différents corps de l'armée " notent les enquêteurs. Ces réservistes étaient satisfaits de retrouver une " certaine proximité avec les activités militaires ".

Parmi les jeunes volontaires, 31 % révèlent qu'un de leurs parents a déjà travaillé pour l'armée et 62 % souhaitent effectuer leur mission d'intérêt général avec des militaires. Cela semble logique quand on lit que " dans un lycée, le directeur-adjoint en charge de la logistique qui présentait une expérience dans l'armée n'hésitait pas, dès les premiers jours à inviter les jeunes qui évoquaient leur intérêt pour des carrières militaires à venir le solliciter pour échanger avec eux sur les possibilités offertes par l'armée ".

Plusieurs jeunes avaient le sentiment que le SNU constituait " une forme de marchepied pour s'engager dans l'armée à l'avenir " et, à la sortie, ils étaient 63 % à vouloir s'engager dans les secteurs de la défense ou de la sécurité.

Un jeune volontaire déclare: " Les raisons de mon engagement, c'est qu'on m'a vendu le SNU comme quelque chose qui allait en quelque sorte remplacer le service militaire. " Pour ces jeunes le terme " s'engager " signifie " se professionnaliser " dans un corps en uniforme, armée ou gendarmerie.

Aujourd'hui, ce sont les préfets et les recteurs d'académie qui sont à la manœuvre dans tous les départements français. Ils donnent des instructions aux enseignants et aux responsables des mouvements de jeunesse pour organiser, dans les établissements scolaires et les foyers de jeunes, des réunions de " bourrage de crâne ". Plusieurs élèves de collèges et de lycées ont déjà été obligés de suivre des " informations " fournies par des professeurs et des représentants de l'Armée.

Les inscriptions à la prochaine phase de cohésion, prévue du 22 juin au 3 juillet 2020, sont ouvertes auprès des autorités ou sur un compte Instagram souvent consulté par les adolescents.

Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale, multiplie les déplacements en France pour trouver des établissements d'accueil. Plusieurs sont déjà retenus dans la Région parisienne et en province, par exemple : l’Hôtel Meininger à Paris ; l’école Polytechnique à Palaiseau ; le Collège la Salle Passy Buzenval à Rueil-Malmaison, tenu par les Frères des Écoles chrétiennes ; l’établissement scolaire privé catholique Fénelon à Vaujours ; l’École Saint-Martin de France tenue par les Oratoriens à Pontoise ; le lycée agricole de Laval, en Mayenne ; le lycée Condorcet à Saint-Quentin dans l'Aisne ; le lycée agricole Edgar Pisani de Chaumont, en Haute Marne ; etc.

 

La résistance s'organise

Les réactions au SNU commencent à s'organiser avec des articles dans les journaux amis : La Forge, Silence, Planète Paix, Libre pensée, Radio Zinzine info, Le Monde libertaire... Dans des émissions sur Radio libertaire : Trous Noirs, Si Vis Pacem… Une page Facebook : " Union pacifiste " avec une revue de presse régulière, un compte Instagram et une chaîne youtube " snujemengagecontre " avec des images et des vidéos.

Une pétition du Collectif NON au SNU : http://chng.it/bMQStVNh  comptait 1 500 signatures début mars. Il faut continuer à la signer et à la faire signer. Elle permet d'informer régulièrement les personnes inscrites avec des mises à jour.

Le Collectif NON-SNU continue à recevoirde nouvelles signatures : Union des jeunes révolutionnaires, Union prolétarienne, Mouvement de la Paix, Unité Communiste de Lyon, Groupe libertaire Jules Durand, Arc en ciel théâtre réseau coopératif, Attac... Il est toujours possible de rejoindre ce collectif à l'adresse : nonsnu@lists.riseup.net

Au cours de la réunion du 4 mars 2020, laréunion publique du 18 mars à la Bourse du Travail de Paris, a été préparée.

Le document vidéo : " SNU, embrigadement des jeunes " (acte 1, de 30 minutes et acte 2, de 14 minutes) a permis d'animer les projections-débats organisées le 28 février à la Librairie Publico 145, rue Amelot et le 1er mars à la CNT de Paris.

Une réunion qui avait pour titre " Quand en Marche veut faire marcher les jeunes au pas " s'est tenue à Lyon le 1er février 2020, à l'Atelier des canulars. Plusieurs autres réunions sont programmées :

  • Le 18 mars par la Libre pensée de Bordeaux, sous le titre " Contre le Service national universel ",
  • le 28 mars par la Libre pensée de Saint-Brieuc avec une conférence de Jean-Marc Schiappa : " Ce que cache le projet de Service national universel ",
  • le 28 mars à Rouen avec la FA " Ni uniforme, ni conforme ! ",
  • le 2 avril à Nantes avec le Collectif 44 contre le SNU.

Dans son numéro de février 2020, la revue " Libre Pensée Girondine " signale que " le général Menaouine, directeur national du SNU, donnait une conférence à l’amphithéâtre de l'Athénée municipal de Bordeaux, le mercredi 12 février 2020... Elle a été marquée par la présence d’un comité d’accueil constitué par le Collectif contre le SNU à l’entrée, puis, en guise d’impromptu récréatif, par l’irruption de camarades sur le balcon de l’amphithéâtre. S’en sont suivies « huit belles minutes de slogans qui ont valu des noms d’oiseaux » aux militants antimilitaristes, puis cinq minutes d’alarme à incendie qui ont provoqué le départ « d’une dizaine de personnes. » Le général s’est néanmoins senti obligé de préciser, en réaction, que « le SNU n'est pas le service militaire, contrairement à ce qu'ils (les manifestants) pensent. » ... Le général refuse l’idée que le SNU proposera un encadrement militaire de la jeunesse, en soulignant que ce sont des réservistes et des retraités de l’armée qui interviendront. Apparemment, ça change tout. Cela n’empêche pas un intervenant du ministère des Armées, un rien candide, de vendre finalement la mèche : le ministère des Armées s’implique complètement dans ce non-service militaire... « C’est un outil de recrutement intéressant. Nos partenaires européens ont du mal à recruter, nous pour l’instant ça va, mais il ne faut pas se reposer sur nos lauriers. »

Les pacifistes ont compris depuis le début que le SNU était le futur vivier de recrutement pour l'armée, la gendarmerie et la garde nationale. Voilà une raison essentielle pour s'opposer à sa mise en œuvre.

 

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